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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/161

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du canada

S’avance en se berçant un élégant bateau.
Il rase en quelqu’endroit le pied d’un vert coteau ;
Il vogue plus souvent éloigné de la rive ;
Et quand le jour s’éteint et que la nuit arrive,
Il s’arrête attendant du matin la clarté.
Vogue, ô joli vaisseau, sur le fleuve indompté !
Pour te conduire luit une étoile bénie !
Ta course, fier vaisseau, sera bientôt finie !
Les arbres agités par le souffle du vent
Inclinent devant toi leur feuillage mouvant !
Les gais petits oiseaux à l’éclatant plumage
Ont pour te saluer un plus tendre ramage !
Et l’Indien surpris, dans son frêle canot,
Pour te voir de plus près, brave le sombre flot !

 Il vogue le navire ! et tantôt il approche
D’un traître banc de sable ou d’un écueil de roche