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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/180

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découverte

Dans l’air, dans les forêts se font alors entendre ;
Et sur leurs bords glacés les flots viennent s’étendre ;
Et les arbres tordus craquent lugubrement ;
Et sur le front des bois passent rapidement
Les tourbillons serrés d’une neige mouvante :
Et tout ce qui respire est saisi d’épouvante,
Car l’œil ne perce plus ce voile froid, blafard
Dont les replis épais tombent de toute part !
Et pendant plusieurs jours la neige s’amoncelle !
Et quand après longtemps le soleil étincelle,
Une couche éclatante a recouvert le sol ;
Un nuage vermeil dans le ciel prend son vol ;
Les sapins sont courbés sous les guirlandes blanches
Dont la neige a couvert leurs gigantesques branches ;
Et l’agile Indien dans la forêt poursuit
Le renard affamé qui laisse son réduit.