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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/183

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du canada

Ainsi sur les marins s’abat un grand fléau.
Pourquoi donc, ô Seigneur ! pourquoi ce mal nouveau ?
Le froid qui les transit sur ces déserts rivages,
Et les traîtres complots qu’ourdissent les sauvages
N’est-ce donc pas assez contre ces malheureux,
Et le ciel maintenant se tourne-t-il contre eux ?

 Déjà plusieurs marins vers leur couche fiévreuse
Sentent venir la mort ! mort triste et douloureuse
Dont le prêtre peut seul adoucir la rigueur !
Ces hommes dévoués et remplis de vigueur
Comme la mort les tient dans ses froides étreintes !
Ah ! qui pourrait redire et leurs maux et leurs plaintes ?
Les voyez-vous, hélas ! les voyez-vous mourants !
Bien loin de leurs foyers ! bien loin de leurs parents !
Entourés d’ennemis ! sur des rives glacées !…
C’est vers la France alors qu’ils tournent leurs pensées !