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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/186

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découverte


 L’hiver s’adoucissait. La neige moins souvent
Tourbillonnait dans l’air aux caprices du vent :
Un givre plus léger scintillait sur les branches.
S’il venait à pleuvoir, les gouttelettes blanches
Se changeaient sur les bois en un cristal vermeil
Que faisait resplendir un plus brillant soleil.

 Le grand chef animé de sentiments hostiles
Avait depuis longtemps, vers des tribus dociles
Dépêché des guerriers : — « Allez, avait-il dit,
« Pendant que sur nos bords l’âpre hiver engourdit,
« Comme des ours frileux, tous les Pâles-Visages,
« Allez donner l’éveil aux nations sauvages !
« Qu’elles viennent à nous ; unis, nous serons forts :
« Nous tuerons l’étranger et prendront ses trésors. »
Et munis de leurs arcs, montés sur leurs raquettes,
Les traîtres envoyés aux tribus inquiètes