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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/76

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découverte


 De plus en plus aux cieux les ombres s’épaississent
Sous les efforts du vent les mâts craquent, gémissent :
Les ponts sont balayés par des flots écumants ;
Et le tonnerre unit ses longs mugissements
Aux sanglots de la bise, aux grondements des vagues :
Et les éclairs blafards de leurs lumières vagues
Illuminent les cieux et les mers confondus.

 Cependant les vaisseaux dans les ombres perdus
Voguent séparément au gré de la tempête.
Devant l’arrêt du ciel Cartier courbe la tête.
Il espère toujours : ce sublime marin
Au milieu de l’orage est demeuré serein !

 La nuit qui sur la mer vient d’étendre son aile
À cet affreux tableau donne une horreur nouvelle.