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Page:LeMay - Essais poétiques, 1865.djvu/39

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ÉVANGÉLINE

« Parmi les brins de foin, le collier précieux !
« C’est ainsi qu’éclata la justice des cieux ! »



Quand le père Leblanc eut fini son histoire
Basile ne dit mot mais ne parut rien croire ;
Il n’en conclua point qu’on n’avait désormais
Nul motif d’avoir peur des navires anglais.
Il voulait répliquer et manquait de langage.
Ses pensers demeuraient empreints sur son visage.
Comme sur une vitre, on voit dans les hivers,
La vapeur se geler sous mille aspects divers.



Alors Évangéline, à la braise de l’âtre,
S’empresse d’allumer la lampe au pied d’albâtre,
Et tout l’appartement luisant de propreté
Se remplit aussitôt d’une vive clarté.
Ensuite elle s’en vient déposer sur la table
Un pot d’étain rempli d’un cidre délectable,
Tandis que le notaire, étalant son papier,
Écrit d’une main prompte, et sans rien oublier
Les noms des contractants, la date et puis leur âge,
La dot qu’Évangéline apporte en mariage
Et tous les divers points sans en oublier un.
Et quand tout fut écrit comme voulait chacun,
Et qu’au bas du contrat en lisible écriture
Les témoins eurent mis chacun sa signature,