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Alors tout à coup, la tête première,
D’un nuage noir fondit l’aigle vain :
— Descends, lui dit-il, tu n’es pas des nôtres !
Sur le sol haï souvent tu te vautres
Comme l’animal qui ne vole pas ;
Comme un vil poisson tu nages, toi cygne,
Et tu prends dans l’eau tes joyeux ébats.
Descends, ou, vois-tu, j’appelle d’un signe,
Pour te foudroyer, mes sujets de l’air.
Le cygne s’enfuit au fond du ciel clair.
Depuis ce temps-là dans la solitude
Le suave oiseau se cache avec soin ;
Il soupire seul, plein d’inquiétude,
Et le moindre bruit le fait fuir au loin.
Parmi nous, hélas ! souvent le génie
A même destin que le cygne doux ;
Il sème, en passant, des flots d’harmonie ;
On le méconnaît, et de vils jaloux