questionnent continuellement les sentinelles qui se tiennent à l’affut. Le télégraphe parle partout à la fois à ces terribles hommes de proie, et chaque minute peut apporter un nouveau malheur ou une chance nouvelle…
D’Aucheron venait d’entrer chez le notaire Il était très pâle, très énervé.
— Mauvaises nouvelles, dit-il. Les actions de la compagnie minière ont encore baissé tout à coup d’une façon désolante… Elles sont descendues à cinquante-sept.
— Le notaire eut envie de sourire, mais il s’observa.
— C’est le temps d’acheter, répondit-il.
— Oui, mais il faut payer… j’en ai acheté trois cents sur marge, il y a un mois, à soixante-sept ; c’est une perte énorme.
— C’est un peu lourd, en effet, dit le notaire.
— Il faut que je paie, cependant ; j’attendrai ensuite que la hausse revienne ; cela ne peut pas durer longtemps.
— J’espère que non, fit le notaire.
— Tu as été bien inspiré, toi, de ne pas acheter ; tu croyais cependant qu’il n’y avait pas de danger.