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l’affaire sougraine

des gens qui disaient qu’un sauvage enlevait une jeune fille et qu’il fallait l’arrêter. Je prévins Sougraine et il se cacha pendant quelques jours dans le bois. Puis, quand il revint nous partîmes pour nous rendre au lac Mégantic où nous passâmes huit jours, chez un monsieur Beaulé. Il nous dit alors que sa femme était morte…

Il m’a parlé de la traversée du fleuve qu’il avait faite avec sa famille. Il m’a dit que sa femme avait voulu faire chavirer le canot et qu’il l’avait suppliée de le laisser rendre à terre pour l’amour de ses enfants. À terre, il prépara le souper et pria sa femme de venir manger. Elle prit un aviron et le lui brisa sur le dos. Elle était ivre. Il est ensuite allé choisir du bois pour faire un aviron, après avoir défendu à ses enfants qu’il avait placés sur une grosse roche, de suivre leur mère quand même elle irait les chercher. À son retour les enfants lui dirent que leur mère avait voulu les battre avec un bâton, puis qu’elle s’était éloignée en disant qu’ils ne la reverraient jamais. C’est lui qui m’a conté cela.

Nous avons continué notre route vers les États-Unis.

Transquestionnée par M. Lemieux, elle répondit :