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l’affaire sougraine

VIII

Pendant toute la journée du vendredi ce fut un va et vient continuel dans la maison des D’Aucheron. Les servantes allaient et venaient, époussetant, arrangeant, dérangeant. Elles paraissaient avoir perdu la tête et recommençaient dix fois la même chose. C’est que madame D’Aucheron courait partout, donnant des ordres, les révoquant pour les redonner et les annuler encore. Rien n’était assez bien. Les rideaux de damas pourpre tombaient mal et ne se repliaient pas assez gracieusement sur le parquet ; les chaises et les fauteuils pouvaient être placés avec plus d’art. Il y avait trop de symétrie, pas d’imagination dans l’arrangement. Les lampes ne jetteraient peut-être point tout l’éclat que l’on était en droit d’attendre d’elles en pareille occurrence. Il ne faudrait pas fermer les volets trop juste, car, de la rue, on ne verrait rien des splendeurs de l’intérieur. Il faudrait entr’ouvrir discrètement les vasistas pour laisser les flots d’harmonie