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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/97

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l’affaire sougraine

— Jeune homme, vous pataugez dans votre pilon comme vous l’entendez, c’est votre affaire, et l’on est trop poli pour vous le dire.

— Vous pataugez dans le droit, c’est notre affaire, et nous sommes assez francs pour vous en avertir, répliqua vivement le jeune homme.

Rodolphe se faisait des ennemis. Il y trouvait une âcre jouissance, parce que ces hommes qui se montraient sans cœur, il ne voulait pas les trouver sur son chemin.

— Et croyez-vous, monsieur, recommença le ministre, que ce soit par plaisir que nous renvoyons du service tant de bras cependant inutiles.

— Il ne fallait pas faire la faute de les placer d’abord. Maintenant, il n’y a qu’un moyen honnête de réparer ce mal, c’est de ne point remplir les places qui deviennent vacantes.

— Nous sommes bien obligés de faire des nominations, les députés nous les imposent.

— Ou bien vous les offrez comme prix du vote de ces députés sans conscience.

— C’en est trop, s’écria le jeune ministre. Monsieur D’Aucheron, si ce monsieur Rodolphe… je ne sais qui, ne me fait point d’excuses, je vous prierai de recevoir mes adieux.