Page:LeMay - La Chaine d'or, 1879.djvu/22

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La lampe d’or veillait. Une enfant à l’air doux
À l’autel de Marie était seule à genoux.
Une grande douleur semblait remplir son âme,
Et ses yeux suppliants invoquaient Notre Dame.
Sur des tables de marbre, en face de l’autel,
Des cierges et des fleurs faisaient monter au ciel,
Les premiers, les rayons de leurs paisibles flammes,
Les secondes, l’encens de leurs chastes dictames.
Et l’enfant se leva. Je ne sais quel émoi
Paraissait l’agiter dans sa naïve foi.
Elle était, ce soir-là, toute de noir vêtue.
Son regard se suspend à la blanche statue
De la mère de Dieu pleurant près de la croix.
Elle prie ardemment et sa pieuse voix,
Comme un écho sacré du ciel est entendue.
Elle ouvre le balustre et se trouve rendue
Près des tables de marbre où brillent fleurs et feux
De nouveau vers la Vierge elle lève les yeux,
Et dépose, en tremblant sous la clarté sereine,
Près des vases de fleurs, une brillante chaîne.

En voyant Bernadette offrir sa chaîne d’or
La Mère des douleurs parut sourire encor.

Quelques jours ont passé. Près d’un feu qui pétille