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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

XV.

LE CHANTIER.


Bien loin sur les bords de la rivière Gatineau le plus riche tributaire de l’Ottawa, s’élevait sous les pins majestueux, au milieu d’un nouveau chantier, une de ces vastes cabanes que l’on appelle camps. C’est là que se retiraient, pendant les longs mois d’hiver, les hommes loués par M. Mackintosh pour l’exploitation des bois.

Ce camp, bien humble, mais bien chaud, comme tous les autres, n’avait qu’une porte et une fenêtre. Son ameublement se composait d’une table à tréteau sans peinture ; d’un poêle simple, de quelques bancs d’un style pittoresque et varié, selon le goût de l’ouvrier et la forme de l’arbre ; d’une armoire sans portes, et de lits de branches de sapin superposés le long des pièces de pruche taillées en charpente à têtes.

Le matin, le camp se vidait. Les travailleurs sortaient pour aller à l’ouvrage, comme un