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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

XIX.

LA MALÉDICTION.


Racette avait donc laissé Lotbinière, après avoir fait remettre au président des commissaires d’école, la lettre si drôlement signée dont nous avons parlé déjà. Il avait séduit, de nouveau, cette pauvre Geneviève qui se croyait aimée et se consolait par la pensée d’un prochain mariage. Afin de n’être pas un objet de scandale ou de risée pour ceux qui le connaissaient bien, il était venu, avec son amie, prendre le bateau de Ste Croix. Il promit à la jeune fille de la placer dans une famille honnête où elle vivrait comme enfant de la maison. Il irait la voir souvent, et se ferait passer pour son frère. Cependant le misérable savait bien qu’il n’en serait pas ainsi. Quand Geneviève entra dans la maison de la rue St Joseph, elle éprouva un serrement de cœur. Il lui semblait qu’elle entrait dans un lieu maudit. Elle voulut s’en retourner, mais il la rassura par ses mielleuses paroles. Il lui dit