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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Ah ! cela me soulage ! dit-elle. J’avais toujours un poids sur la conscience… cela me faisait de la peine de songer que la petite était morte de faim. Maintenant je me sens légère… Si personne ne peut découvrir le lieu de sa retraite !…

— Sois tranquille. José Racette ne fait pas les choses à moitié.

— Maintenant, on va faire une nouvelle battue dans le bois du domaine, on va se donner tout le trouble possible : on peut chercher, puisqu’on ne la trouvera pas. Les gens n’auront aucun soupçon, si l’on fouille bien tous les coins et les recoins du bois.

— Déjà l’on a rodé en tous sens, soulevé tous les arrachis, regardé dans tous les ruisseaux… N’importe ! C’est une idée. Je vais atteler Carillon après la serrée, pour aller de place en place avertir le monde. Demain nous passerons la journée dans le Domaine.

En effet, quand la serrée fut finie, Eusèbe attela Carillon sur la petite charrette, et parcourut une partie de la paroisse, demandant aux hommes et aux jeunes gargons de