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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

venir de nouveau, le lendemain dès l’aurore, battre la forêt.

— Ce pauvre Eusèbe, disait l’un, il a véritablement du chagrin.

— Il se donne bien du trouble, et s’il ne retrouve pas l’orpheline, ce ne sera pas sa faute, reprenait un autre.

Le lendemain, dès que l’aube parut à l’horison, une troupe considérable se dispersa dans le bois, et fit, comme la première fois, des recherches minutieuses, mais vaines. De nouveau Asselin feignit de pleurer quand il était parmi ses amis, seul, il riait. Sa femme dit aux batteurs de bois : Pendant que vous chercherez, je prierai.

— Priez, avait répondu le père Baudet. La prière vaut mieux que tout ce que nous pouvons faire.

Sans attendre le départ du dernier homme, l’hypocrite créature s’agenouilla. Dès qu’elle fut seule, elle se mit à chanter en dansant dans la place.

Les chercheurs revinrent plus chagrins encore que la première fois.

— Renoncez à la trouver et faites-lui chanter