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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

souiller, la rendre infâme aux yeux de Dieu. Ils vont lui arracher l’honneur et flétrir à jamais sa vertu ! Ils vont la mettre dans le chemin de l’enfer et lui ravir le ciel !… Tu peux empêcher tout ce mal… tu peux sauver mon enfant et tu ne le fais point !…et tu veux que je te sauve ?

La mère infortunée verse des larmes abondantes… Le sable roule toujours… l’amant a repris sa voix caressante, et le torrent voile ses mugissements !

— Sauvez-moi ! dit Geneviève.

— Sauveras-tu ma fille ?

— Oui.

— Le promets-tu ?

— Oui.

— Eh bien ! emporte-la.

Et la mère inquiète lui met l’enfant dans les bras.

— Monte, dit-elle, va la déposer au pied de la croix.

Geneviève regarde alors et voit une croix noire au sommet de la côte. Elle part. Le sable roule et murmure de plus en plus, l’amant multiplie ses appels, et l’abîme, ses