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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

mortelle inquiétude, se laisse choir sur une chaise.

La mère Lozet allant vivement prendre les deux mains de sa jeune amie, lui dit alors : Julie, Julie, ne te découragé point : il faut se soumettre à la volonté de Dieu.

— Ah ! mon mari est mort ! mon mari est mort ! C’est donc vrai, mon Dieu ! c’est donc vrai ! Et, jetant ce cri de douleur, elle s’évanouit.

Au même instant plusieurs personnes arrivent : ce sont M. le curé, Pierre Blais et sa femme, la mère Chénard et la José-Baptiste.

Le curé s’était hâté d’aller voir tour à tour ceux de ses paroissiens que le ciel venait d’éprouver si cruellement. Jean Letellier demeurait un peu loin de l’église : ce ne fut pas là qu’il dût venir en premier lieu.

On dépose la jeune femme sur son lit. Elle est prise bientôt des douleurs de l’enfantement, et donne le jour à une petite fille. Une fièvre terrible qui dévore, le plus souvent, les victimes dont elle s’empare, la met dès le même soir aux portes du tombeau. Comme la lampe qui se ranime avant de s’éteindre pour jamais, et