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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Il avait la naïveté de l’enfance avec l’expérience des années, la candeur de l’innocence avec la connaissance de toutes les misères humaines. Son regard doux et ferme attirait tous les cœurs et faisait tomber toutes les préventions. Sa voix était onctueuse et la charité coulait de ses lèvres comme une huile sainte. Prompt à pardonner, lent à punir, il aimait les pécheurs, comme Jésus-Christ les aimait, en détestant le péché. Il était véritablement un père au milieu de ses enfants, véritablement un pasteur au milieu de son troupeau. Comme son divin maître, il eut donné son sang pour ses brebis. Il leur donna une longue vie de prière et d’amour, de travail et de bonnes œuvres. Dès ici-bas sa vertu fut récompensée, et il porta longtemps la mitre sacrée des princes de l’Église.

Faisant un effort suprême, Geneviève avoue ses relations criminelles avec le maître d’école ; la conversation qu’elle a surprise, le rêve qu’elle a fait et tout ce qu’elle sait de la petite Marie-Louise. Le curé, fort ému, lui dit qu’elle doit remercier Dieu de ce qu’il fait pour elle. L’enfant que des méchants s’efforcent de perdre sera sauvée, si elle le veut. Et en