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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

sorte ; ou nous transportent en des lieux éloignés, pour nous montrer ce qui s’y passe, jetant comme un demi-jour sur des événements que rien ne pouvait faire prévoir, nous donnant comme une faculté d’être, à la fois, en plusieurs lieux ou dans plusieurs temps ?

Geneviève fait le signe de la croix et se recommande sincèrement à la sainte Vierge. Elle se trouve fortifiée.

Une idée vient à son esprit, une idée de salut, comme un phare qui luit tout à coup sur le rocher dangereux pour guider le navire qui vogue vers le naufrage. Elle se lève, revêt ses meilleurs habits et descend dans la salle où se trouvent réunies plusieurs femmes. On lui fait une réception fort amicale. Elle se montre aimable. Le maître d’école dormait encore.

Elle prétexte une raison pour sortir et se dirige vers l’église de la haute-ville. Elle entre résolument dans la sacristie, demande à parler au curé qui sort du confessionnal. Alors un trouble profond s’empare d’elle ; la honte et la confusion se peignent sur ses traits.

Pourtant quel homme fut jamais plus humble et plus compatissant que cet admirable curé ?