Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/296

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Richer. Il avait faim. Ses pieds endoloris se déchiraient sur les pierres du chemin. La chaleur était accablante ; rarement septembre a de pareilles journées. Il n’avait pas oublié de se prosterner devant le saint Sacrement. Le temple du Seigneur était l’endroit où il se reposait mieux, où il s’arrêtait de préférence. Il vit une grande maison blanche avec pignons et contrevents rouges. Cette maison avait un air d’aisance et de propreté qui caressaient agréablement le regard. En arrière, s’élevait la grange, avec son toit de chaume, ses portes hautes et ses guichets ouverts. Des coqs au plumage étincelant chantaient, en se battant les ailes, sur la clôture, auprès de l’étable. Un seau pendait à la brimbale au-dessus du puits.

— Je vais entrer dans cette maison, pensa le muet, on me donnera bien un morceau de pain et un verre d’eau.

Il se retourna comme pour mesurer du regard la distance qui le séparait de l’église ; il vit venir deux voitures. La porte de la maison était entr’ouverte. Il frappa. Une voix qui sortait d’une chambre, au fond, répondit : Entrez !

Il entra. Une femme vint à lui, mais elle