Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le dire (il montre les constables, qui répondent par un signe de tête affirmatif.) Je viens de découvrir ici une enfant à laquelle je m’intéresse beaucoup. Elle est ma petite nièce ; c’est la charmante Marie-Louise. Cette enfant m’a été enlevée ; je puis dire qu’on me l’a volée ! Rendez-la moi, je vous en conjure, et je vous serai reconnaissant toute la vie.

— Nous avons ordre, répond la dame, de ne la remettre à personne.

— Et de qui tenez-vous ces ordres ?

— Je ne puis le dire.

— N’allez pas écouter les propos de cette fille que je viens de reconnaître, de Geneviève ! Cette Geneviève, c’est une folle, c’est une fille de mauvaise vie ! Elle perdra l’enfant ; elle lui apprendra à haïr ses parents et à les fuir. C’est affreux cela, madame ! Oh ! si vous saviez comme j’aime cette petite… Tenez, rendez-la moi, et je vous donne la somme que vous me demanderez. Si vous croyez que je suis un menteur, faites venir l’enfant ! laissez-la faire. Vous verrez qu’elle m’appellera son oncle ! qu’elle viendra vers moi avec plaisir ! qu’elle se jettera dans mes bras !… Vous autres mes-