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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.
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VI.

LA PETITE FENÊTRE DU GRENIER.


Le subrogé tuteur avait insisté sur l’urgence de mettre Joseph à l’école et de le préparer à sa première communion. Il savait que la ferme des mineurs était mieux cultivée que leur esprit. Et c’était une belle ferme, aussi grande et aussi bonne que celle de leur tuteur. Mais si Gabriel Laliberté, connaissait les habitudes d’économie et de travail d’Eusèbe Asselin, il ne connaissait pas moins son avarice et son esprit de chicane. Il se demandait, parfois, si cet homme sans scrupule ne trouverait pas moyen d’ébrécher, à son profit, l’humble héritage de ses pupilles.

Eusèbe avait parlé de l’enfant à Racette le maître d’école. Le pédagogue dit : Envoie-le, ça ira bien. Je le corrigerai comme il faut. Ah ! les enfants ! c’est moi qui les dompte !…

En ce temps-là, dans nos écoles, on ne faisait pas l’éducation des enfants ; on les fouettait, on les domptait, comme on dompte un animal. Les enfants n’en étaient, certes ! pas meilleurs.