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Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/44

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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Ce n’est pas vrai ! réplique hardiment Ferron. Il est venu se jeter sur moi, il s’est barré les jambes, vlan !… Et le menteur fait avec ses mains le geste qui signifie la culbute. Les écoliers rient tout haut. Ferron continue : Demandez-leur, (il montre ses camarades) demandez-leur si ce n’est pas vrai.

Le maître avait trop grande envie de battre Joseph pour douter un moment.

— Tend la main ! commande-t-il à l’orphelin.

Joseph ouvre une main tremblante, ses yeux se lèvent suppliants vers son bourreau, et de grosses larmes roulent sur ses joues pâles. Le premier coup tombe comme un charbon ardent sur les doigts de la pauvre victime.

— L’autre main ! dit le maître.

— Ce n’est pas ma faute ! crie l’enfant, ce n’est pas ma faute !

— Raisonneur ! tu recevras deux coups de plus !

Et la règle de bois franc s’abat avec un bruit sec sur les mains rouges et enflées du pauvre enfant.

La tête cachée dans son livre ouvert, une