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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

la sainte, car c’est une image de sainte. Il lit : Sainte Julie. La figure de la sainte est voilée comme celle de la femme qui sert la table. Il en éprouve du chagrin. Mais le voile se lève peu à peu de lui-même, et l’orphelin reconnaît sa mère. Alors il embrasse l’image précieuse. Le père ne sourit plus, il pleure. L’enfant retourne l’image pour voir la prière. Il épelle : Ave, Maria, gratia plena ; Dominus tecum… Alors une angoisse amère lui serre le cœur ; il pousse un cri et s’éveille. Le rêve suave s’envole, la triste réalité accable le petit martyr.

Joseph se leva de son lit de foin et se mit à marcher au hazard dans la prairie. Il se souvint de la promesse qu’il avait faite à sa mère mourante, et, tombant à genoux auprès de la clôture en cèdre, il récita dévotement l’Ave, Maria.



VIII.

PREMIER ET DERNIER BAN.


Il y eut bien des sourires et des chuchottements dans l’église, le jour des Rois de l’an