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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

de Jésus-Christ, ou de la Sainte Vierge les outrages les plus infâmes, était acclamé de tous, et devenait le héros de ces monstres baptisés.

Pour être vrai dans mes récits, je dessinerai à grands traits quelques uns de ces tableaux déplorables. Je peins sur nature et ne suis pas fantaisiste. Je me garderai cependant bien de rappeler les plus ignobles entretiens de ces êtres égarés.

— La table est servie, messieurs.

Madame Labourique, en s’adressant à ses hôtes, montre d’un geste qu’elle suppose gracieux, la table garnie d’assiettes ébréchées, de couteaux et de fourchettes fleuris de rouille. Au milieu fume une énorme omelette. Elle est divisée en sept parts égales. Elle disparaît pour faire place à une autre omelette semblable.

Comme les voyageurs attaquent cette dernière, la Louise entre. Un petit garçon la suit. Il a les yeux rouges de chagrin, et tient dans sa main droite une tête de cheval en pâte sucrée. Les jeunes gens saluent la fille à Madame Labourique, qui rend la politesse avec un sourire qui serait charmant s’il ne glissait