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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Autant vaut aller là qu’ailleurs, répond Joseph, partons !

En devenant le beau-frère d’Asselin, le maître d’école, José Racette, n’en était devenu que plus détestable et plus détesté. Les enfants se plaignaient disant qu’il les battait pour rien ; les parents se plaignaient disant que leurs enfants n’apprenaient point. L’un des principaux habitants de l’arrondissement alla trouver ses voisins. Il leur parla si bien, que tous promirent de le supporter dans la lutte qu’il voulait entreprendre contre le maître d’école. Celui-ci, comme son beau-frère régnait plus par la peur que par l’amour. Il était intrigant et habile : il savait se mettre dans la manche des commissaires ; et chaque année, ces messieurs le réengageaient, sans se soucier de son savoir ou de ses mœurs. Mais enfin une ligue se forma. Jean Poudrier en était le chef. Le maître le sut, et les enfants des ligueurs en souffrirent.

L’élection des commissaires eut lieu. La nouvelle ligue du bien public l’emporta, et la majorité des commissaires élus sut lire. Le maître d’école se sentit perdu. Il alla voir plu-