Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/114

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se cacher et à trembler pour sa chère liberté… Je voulais tuer ce chien d’espion après le vol. Il nous avait vu : le motif était suffisant. Il ne fallait pas attendre qu’il nous dénonçât… On a mieux aimé lui faire faire une promenade sur l’eau. On a voulu lui donner une chance ; vous verrez s’il nous en donnera, lui.

— C’est moi, répond le charlatan qui me suis opposé au meurtre. Je le croyais inutile, d’abord parceque le muet ne pouvait pas nous voir commettre le vol, ensuite, parce qu’il ne peut rien dire, puisqu’il ne parle pas.

— Ce qui est fait est fait, ce qui est écrit est écrit, dit de nouveau le chef, laissons cela. Il s’agit de décider comment nous allons agir à l’égard de ce jeune homme qui amène la police dans notre retraite.

— Charité bien ordonnée commence par soi-même, observe Racette, qui n’a rien dit encore, et s’aperçoit que tout n’est pas rose dans la carrière de brigand.

Il a bien reçu une petite part de l’argent trouvé dans les vieux bas d’Asselin, mais il n’a pas songé aux obligations qu’il contractait en acceptant ce revenu mystérieux. Voler,