Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/115

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ne lui répugne guère. Le voleur ne songe pas qu’il s’expose à devenir meurtrier. Mais il comprend tout à coup l’effrayante alternative où se trouve parfois le voleur : être pris et condamné, ou devenir assassin. Il ne peut pas reculer : ses complices le soupçonneraient de trahison à son tour, et un soir, dans les ténèbres, en quelque lieu désert, un coup de poignard ou une balle sauraient bien les venger.

Après la remarque évangélique du maître d’école, Robert dit que, pour lui, il est bien résolu de faire disparaître tous ceux qui se trouveront sur son chemin, mais qu’il faut de la prudence. Le charlatan est d’avis que tout retard serait fatal. Le chef reprend la parole :

— Déterminons d’abord, dit-il, ce que nous voulons faire : nous chercherons ensuite les moyens d’accomplir nos desseins. Devons-nous, sur un soupçon, bien raisonnable du reste, de dénonciation, condamner le muet à mort, ou devons-nous attendre des preuves de sa trahison ?

— Qu’il meure ! crie le charlatan.