Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ami, comme de temps en temps arrivent, à une fenêtre grillée, les soupirs de la brise.

— Je ne partirai pas, répond enfin l’ex-élève, sans connaître la cause de votre peine.

— Mon Dieu ! si vous saviez ?…

— Vous me mettez à la torture ! parlez ! Madame, je vous en prie !…

— Les monstres !… ils étaient deux !… nous étions sans défiance, un soir…

L’ex-élève se dresse : le feu roulait dans ses orbites, ses poings se crispaient.

— Qui ? où sont-ils ?

Et la femme continua.

— Ils nous auraient tuées… Emmélie a voulu se jeter par la fenêtre… Ils l’ont saisie, ils l’ont écrasée sur le plancher… deux hommes sont plus forts que deux femmes… deux hommes armés !…

L’Ex-élève bondissait de surprise et de colère.

— Où sont-ils ? leurs noms ? dites ! parlez ! que je les tue comme des vers de terre, les monstres ! les maudits !

— Il ne faut pas, cependant, les confondre dans la même réprobation, car l’un se serait