Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aigrettes nombreuses, il arrache la filasse blonde, et n’a plus bientôt dans la main qu’un paquet insignifiant de mauvaise étoupe. Tout le monde rit de bon cœur, et lui plus que les autres.

— Vous maniez mieux la hache, je suppose ? dit Asselin.

— Tordflèche ! le verre aussi. On ne prend rien ?

— C’est un farceur, observe Philippe.

— Il a l’air fripon, reprend tout bas son voisin.

Asselin avait répondu : Venez ce soir veiller à la maison, peut-être aurez-vous la chance de prendre quelque chose.

— Mille noms d’une pipe ! m’invitez-vous sérieusement ?

— Sérieusement.

— Alors, je ne me rendrai chez ma mère que demain ; j’ai été quinze ans sans la voir, quand même je serais quinze heures encore.

— Je ne sais toujours pas votre nom, observe le cultivateur.

— Il n’y a pas longtemps que je sais le vôtre.