Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/174

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regrets, cherchait encore, sur la grève déserte, sa sœur infortunée.

Le chef n’avait pas voulu laisser seule, dans la chaloupe, la petite Marie-Louise, quand il était venu rejoindre ses camarades, près du bouquet d’aunes, après le cri jeté par le charlatan. Il l’avait prise dans ses bras, et remise à Charlot, qui était le plus fort de la bande.

Profitant de la chute du muet, Charlot s’était caché dans un épais fourré. Le muet passa deux fois à côté de lui. Par bonheur, dans sa fuite précipitée, le brigand avait perdu son pistolet. Sans cet accident, le pauvre pèlerin eût été lâchement assassiné dans le taillis, et son corps serait tombé dans le ruisseau discret.

Les ravisseurs, dispersés comme des loups par les chasseurs qui les poursuivent, ne se retrouvèrent ensemble que dans la ville. Ils n’avaient marché que la nuit, se cachant avec précaution durant le jour qui suivit leur malheureuse expédition. Le premier qui revint au logis de Paméla fut le chef. Quelques heures après, le maître d’école entra, suivi de Robert. Racette se plaignait d’une insupportable dou-