Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/175

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leur à l’omoplate. Il avait l’épaule aussi noire que l’âme. La rame avait fait sa marque. Les trois scélérats exprimèrent leur profond regret de la perte du docteur. Ils le croyaient mort. De fait, il l’était à peu près. La rame lui avait brisé l’épine dorsale. Le chef parla longuement des remarquables qualités de son jeune compagnon. Le maître d’école, qui l’avait connu tout enfant, renchérit sur le chef, et Robert, qui le connaissait peu, le vanta bien davantage encore. Si vous voulez que l’on dise du bien de vous, mourez ! Alors vous ne portez plus ombrage aux jaloux.

Les trois brigands s’inquiétaient bien aussi de Charlot et de l’enfant. Cependant le vieux Saint Pierre ne désespérait pas de le voir arriver sain et sauf. Il connaissait la prudence, la force et l’agilité de son camarade. En effet la nuit suivante, pendant que les survivants délibérent et se racontent les nouvelles du jour, le redoutable Charlot arrive. Sa figure est riante, son air triomphant. Il tient la petite Marie-Louise par la main. L’enfant a pleuré ; mais elle paraît un peu consolée.

À la vue du voleur et de l’enfant, il y a, dans la maison de Paméla, d’ineffables transports de