Au même moment passait, revenant de la ville, le postillon de la côte Beaupré.
— Savez-vous la nouvelle ? demande-t-il à M. Lepage, et il arrête son cheval à la porte de la maison remplie de monde.
— Non ! qu’y a-t-il ?
— Le jeune homme muet qui devait aller au pénitencier pour cinq ans, a été mis en liberté.
— Vraiment ? mais pourquoi ?
— Son innocence a été reconnue. Il est la victime d’une bande de voleurs.
— Le brave habitant ne revenait point de sa surprise. Le postillon raconte ce qu’il connaît de l’enquête nouvelle et comment le peuple a forcé les portes de la prison. À son tour Lepage rapporte les événements de la nuit. Il dit que le muet est soupçonné, et qu’il va être gardé à vue jusqu’à ce qu’il soit livré aux autorités.
— Vous avez affaire à la même bande de scélérats, rien de plus sûr, répond le postillon ; vous pouvez laisser le muet s’en aller en toute libertés. Le charlatan et lui n’appartiennent pas à la même société, puisque l’un a tué l’autre