Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/193

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— Heureusement que j’ai encore deux fioles de son sirop ! dit, les larmes aux yeux, une bonne femme du voisinage !

— Lui ? c’est étonnant ! disait-on d’un côté. D’autre part on observait : On ne connaît pas le monde.

Le muet ramassa l’une des rames et fit le geste de quelqu’un qui frappe un grand coup…

— C’est vous qui l’avez tué ! demande-t-on avec étonnement.

Il fait signe que oui.

— Vous n’êtes donc pas de la bande ?

— Non, répond-il d’un mouvement de tête.

— Il faut toujours bien avoir pitié de ce cadavre, dit Lepage : les morts sont sacrés.

Et les habitants soulèvent le charlatan pour l’emporter à la maison. Une plainte se fait entendre.

— Il n’est pas mort ! s’écrie-t-on.

— Tant mieux ! reprend une femme, il pourra faire son acte de contrition.

Le charlatan fut apporté à la maison et déposé sur un lit…