Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/20

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C’est l’image de mon âme. Malheur à celui qui a souillé mon cœur ! Malheur à ceux qui persécutent l’innocence ! Les enfants sont les anges du bon Dieu, et le bon Dieu pleure quand vous leur faites du mal… Mais pourquoi me regardez-vous ainsi, vous autres ! Travaillez donc ! Le serviteur qui ne travaille point ne mérite point de manger !…

— Ni de boire ! ajoute Picounoc.

— Il boira le calice amer de l’indigence.

Elle aperçoit Asselin.

— Pourquoi te caches-tu ? lui crie-t-elle : La petite Marie-Louise est-elle avec toi ? Rends-la moi ! j’ai promis à sa mère de la protéger. Sa mère me l’a confiée et m’a suppliée en pleurant de la déposer au pied de la croix.

Elle s’avance vers Asselin.

— Pourquoi ce feu que tu attises ? As-tu jeté la petite Marie-Louise dans les flammes destinées à sécher le lin ? Ce serait plus sûr que de l’envoyer aux framboises… Marie-Louise ! Marie-Louise !

Les jeunes gens chuchotent. Celui-ci dit : Elle est folle ! Celui-là : D’où peut-elle venir ? Elle se met à fouiller la braierie, soulevant les