Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/213

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On peut le tuer. Il en est temps encore ! fut-il répondu.

— Il doit aller à Lotbinière cette semaine.

Un éclair illumine soudain la face diabolique du maître d’école.

— Il y a, sur la terre du pupille, une cachette magnifique, et le pupille passera nécessairement auprès, s’écrie-t-il.

— Ensuite ?

— Ensuite ! vous ne devinez pas ?…

Un murmure approbateur s’élève.

— Chef, vous n’êtes pas connu chez nous, continue Racette, vous allez venir avec moi sous prétexte d’acheter une terre.

— Voilà qui est singulier, répond Saint Pierre, cette même pensée d’aller acheter une terre m’est venue à l’esprit, tout à l’heure en remontant du Château.

— Soyez fermes et sans pitié, cette fois, dit Charlot. Notre vie est au jeu, s’il échappe, nous n’échapperons pas, nous.

Le lendemain, le chef et le maître d’école partirent pour Lotbinière.

Vers la fin de la semaine, le charlatan fut