Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/214

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mis sur un lit de plume et transporté dans une voiture aux ressorts pliants, à l’auberge de l’Oiseau de proie. Il poussa bien, le long de la route, quelques cris de douleur, malgré toute l’attention dont il fut entouré, malgré l’allure calme et lente du cheval qui le menait.

Lepage avait bien fait sa part de sacrifices et de charité. Le pèlerin lui avait dit que la demeure ordinaire du charlatan était à la taverne de la mère Labourique.

— Que madame Labourique le soigne à son tour, avait répondu Lepage, en attendant qu’il soit livré à la justice.

Mais la vieille hôtelière éprouva de la répugnance à recevoir le malade. Elle dut le garder, cependant, car on le lui laissa.

Le pèlerin s’était rendu la veille à Québec. Sa première visite avait été pour l’humble église de la basse ville. C’était dans ce sanctuaire vénéré que, six mois auparavant, environ, il avait versé les premières larmes du repentir et ressenti les ineffables délices de l’amour divin. Il revit avec bonheur le bon prêtre qui avait donné à la petite Marie Louise et à Geneviève un refuge qu’un dessein de Dieu devait seul