Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

faire découvrir à leurs persécuteurs. La nouvelle de sa guérison merveilleuse fit grand bruit, et les âmes dévotes se portèrent en foule aux églises pour en remercier le Seigneur.

Lorsque la voiture qui portait le docteur au sirop passa dans la rue Notre Dame, le pèlerin revenait de la Place. Il était allé demander si quelque bateau partait pour Lotbinière. Un peu par curiosité, et pour voir comment la mère Labourique allait recevoir son ami le charlatan, il revint sur ses pas et prit la rue Champlain. Plusieurs habitants qui se rendaient sur le marché, rebroussèrent aussi chemin, après avoir appris l’aventure du blessé, puis, faisant cortège à la voiture, se rendirent à l’Oiseau de proie. Parmi eux se trouvaient un vieillard. Et ce vieillard disait d’une voix chevrotante :

— Il y a dix ans que je ne suis pas venu à la ville ; je m’adonne bien pour apprendre des nouvelles.

— Oui, père Ferron, répondit un voisin, c’est quelque chose de curieux à voir que ce malfaiteur pris au piège… Puis la nouvelle de la guérison du muet… Puis la découverte de cette bande de voleurs !…