Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/233

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que ses voisines. La propreté reluisait aux alentours. Le jardin révélait des mains soigneuses. Le devant de la porte était balayé ; les vitres des fenêtres brillaient sous les petits rideaux blancs plissés par des galons. Dans un châssis s’étalaient des pipes de plâtre arrangées en étoiles, des chevaux en pâte sucrée, des pelotes de fil, des rangées d’épingles, des cartes garnies de boutons, et mille petits objets à bon marché. C’est peut-être la maison achetée dernièrement par la veuve, pensa le vieux brigand ; on m’a dit qu’elle faisait, cette veuve, un petit négoce, et que je verrais divers articles dans sa fenêtre. Je vais entrer lui demander si cette maison est à vendre. Il ne faut rien négliger. Un détail qui semble insignifiant peut sauver ou perdre un homme. Et tout en pensant ainsi il frappa à la porte.

L’arrivée de Saint Pierre mit fin à une situation amère et critique. Picounoc tendait la main à l’ex-élève, et celui-ci ne savait s’il devait cracher à la figure du misérable ou lui pardonner, à l’exemple de la mère infortunée. Il regardait Emmélie, qui pleurait le visage caché dans le sein de sa mère, et il semblait attendre son ordre. À l’arrivée de l’étranger la jeune fille sortit.