Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/234

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Le chef des voleurs salue. Mais il n’a pas fini son humble salutation qu’il recule de surprise. Il pâlit affreusement et reste silencieux, oubliant ce qu’il a songé à dire. La maîtresse de la maison lui présente une chaise, l’invitant à s’asseoir.

— Merci, dit-il d’une voix mal assurée, je voudrais acheter une pipe.

La femme tressaille au son de cette voix, et une rougeur subite couvre ses joues. Picounoc, curieux, s’approche de l’étranger. Des pipes sont étalées sur le comptoir. L’étranger en prend une au hasard, et la met dans la poche de sa veste.

— Voulez-vous du tabac ? demande Picounoc.

— Merci ! répond laconiquement le vieux bandit qui regagne la porte.

— Picounoc reprend : Venez-vous de loin ? Êtes-vous de la paroisse ?

— Non ! est la seule réponse qu’il reçoit.

La femme trouve singulière cette réserve de l’étranger. Saint Pierre sort ; Picounoc le suit. Quand ils sont tous deux dehors, ils se regardent.