Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/235

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— Venez-vous de l’Oiseau de proie ? demande Picounoc en riant.

— Que fais-tu ici, toi ? Es-tu venu renouveler tes exploits ? Je devine ton jeu, mon farceur !

Le regard de Picounoc s’assombrit, ses lèvres se serrent :

— Vieille canaille ! vous ne savez pas le mal que vous m’avez fait faire ?

— Il paraît que le ferme propos n’a pas duré, puisque tu reviens te jeter dans les bras de la blonde Emmélie, repart, d’un air goguenard, le brigand.

— La blonde Emmélie !… la blonde Emmélie ! vieux maudit, c’est ma sœur !… hurle Picounoc devenu furieux.

— Ta sœur ? c’est ta sœur ? balbutie le monstre ; tu plaisantes ! tu dis cela pour rire… tu te moques de moi !

— C’est ma sœur, vous dis-je, c’est ma sœur !… et la femme honnête que vous vouliez outrager… c’est ma mère !…

Et le garçon violent porte son poing fermé sous le nez du vieillard.