Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un immense hourra s’éleva du bateau : le peuple y répondit de la rive. Djos débarqua le premier, tenant par la main sa petite sœur, rieuse et ravie de ce qui se passait autour d’elle. M. Lepage suivait les pupilles et veillait sur son enfant adoptive. Plusieurs de ceux qui étaient sur le rivage vinrent serrer la main au pèlerin et embrasser Marie-Louise.

— Rendons-nous à l’église, dit le jeune homme, allons d’abord rendre grâce au bon Dieu.

Et toute la foule suivit les deux orphelins qui marchaient se tenant toujours par la main. Et cette foule formait une longue procession qui allait s’allongeant toujours à mesure qu’elle avançait. Le curé vint au devant du jeune homme et le félicita d’avoir été l’objet d’une si haute faveur de la part de Dieu. Il l’invita à la reconnaissance. Et prenant l’enfant dans ses bras : D’où viens-tu donc aussi toi, pauvre petite ? c’est ton ange gardien qui te ramène !…

Un bruit confus de voix montait du milieu de la foule. Chacun faisait les commentaires que lui suggérait l’événement. Les uns, rappelant les jours d’enfance du muet, et les traitements inhumains qu’il avait reçus de son tuteur, n’étaient pas fâchés de le voir revenir