Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Asselin est dans la confusion, et les remords de sa conscience le portent à croire que chacun peut deviner ce qu’il a fait.

— Je tâcherai, monsieur le curé, balbutie-t-il.

Puis, s’adressant au pèlerin : Je te demande bien pardon, Joseph, dit-il, si je me suis défié de toi, et si je ne t’ai pas traité comme mon pupille… je ne te reconnaissais point. Je ne te reconnais pas encore ; mais je suppose qu’il sera facile de prouver que tu es le fils de ma défunte sœur.

— C’était malaisé de le reconnaître, observe le prêtre ; quand il est parti, il babillait comme une pie, et quand il est revenu, cet été, il était muet comme un poisson.

— Avec cela qu’il a diablement grandi, monsieur le curé… voyez donc, c’est un homme, à présent, et un homme richement découplé…

— Dieu ne ferait pas un miracle en faveur d’un renégat et d’un menteur, continue le prêtre.

— C’est ce que je pense, monsieur le curé.

Les curieux regardent toujours, s’efforçant de saisir des lambeaux de la conversation. Le