Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

curé monte, suivi de ses hôtes, l’escalier de sa galerie. Asselin s’arrête sur la première marche.

— Monte, monte Eusèbe, dit le curé.

— Merci ! monsieur le curé, merci ! Je suis venu au devant de Joseph et de Marie-Louise, et je vais les emmener à la maison, s’ils veulent bien y venir… s’ils veulent bien me pardonner le mal que j’ai pu leur faire…

Le pèlerin se retourne vers lui, tendant sa main généreuse : Le bon Dieu m’a bien pardonné, pourquoi ne vous pardonnerais-je point ? J’étais infiniment plus coupable envers lui que vous l’êtes envers moi.

Eusèbe serra la main de l’orphelin dans la sienne ; et des pleurs mouillèrent ses yeux rarement humides.

— C’est bien cela, repartit le prêtre attendri : c’est la parole, c’est l’action d’un vrai chrétien. Entrez mes amis, entrez !… Viens, Eusèbe, viens. Rien ne me fait plaisir comme d’être témoin d’une conduite aussi en rapport avec l’Évangile de Notre Seigneur.

On entre. La foule satisfaite s’écoule bientôt.