Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/292

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séparée, par un accident mortel, de son tronc sanglant.

— Si j’avais une main, pense-t-il, je pourrais reculer cette masse qui m’écrase… Si j’avais un pied… Je me sauverais !… Je suis fou ! je rêve… je m’effraie de rien !…

Et il essaie de rire. Et sa bouche se contracte horriblement ! Et ses dents grincent une dernière fois.

— Je vais dormir, pense-t-il encore, et quand je m’éveillerai je serai mieux !…

Il s’endormit en effet ; mais quand il s’éveilla il était devant Dieu !


XXVIII

UN SERREMENT DE MAINS… QUI N’EST PAS DOUX.


Les habitants qui étaient venus fumer une pipe chez Asselin se retirèrent de bonne heure. Dans les champs on n’attend pas minuit pour se coucher, ni midi pour se lever. Le travail commande d’être matineux et la fatigue invite