Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/30

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— Tut ! tut ! tut ! la mère, je me respecte plus que cela… Si je ne venais pas ici, je ne dis pas, mais…

— Vous ne demandez pas de nouvelles du procès, mère Labourique ? fit le maître d’école.

— Ces affaires-là me l’ont fait oublier. (Elle parlait de l’auberge voisine). A-t-il été trouvé coupable ?… contez-moi donc cela.

— Coupable ? oui ! pour le sûr. Et la preuve a été accablante, continua Racette.

— Je n’aurais jamais pensé cela de lui ! ça m’étonne, et j’en ai du chagrin. Je le regardais comme mon enfant, quoi ! vous le savez bien. Et quelle punition a-t-il ?

— Cinq ans de pénitencier.

— Cinq ans de pénitencier ! mais c’est bien long ; c’est trop !

— Pour un fripon de l’espèce, ce n’est pas assez.

— Monsieur Racette, vous êtes sévère.

— C’est la justice ! Il faut que les honnêtes gens soient protégés, il faut que la canaille soit traquée jusqu’en ses retraites les plus cachées.