Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/300

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timbre clair résonna gaiement dans toute la demeure encore silencieuse. Il fut surpris de ne pas trouver sa femme à ses côtés. Il le fut bien plus encore de ne pas la trouver dans la maison. Il appela. Personne ne répondit. Elle n’était ni à la laiterie, ni au hangar, ni à l’étable…

— Voilà qui est singulier ! pensa-t-il, où peut elle être ? qu’est-ce que cela signifie ?…

Il réveilla Joseph le pèlerin.

— Sais-tu ce qu’est devenue ta tante ? c’est curieux ! je ne la vois point…

— Ma tante ? fit l’orphelin tout étonné. Et il se prit à réfléchir. Je ne le sais point continua-t-il après un moment. Elle est peut-être… Il n’acheva pas.

— Où ? demanda l’oncle en peine.

— Peut-être à la cave aux patates.

— À la cave aux patates, pourquoi ?… la nuit… tu rêves !…

Et il sortit fort embarrassé, et l’air bien inquiet. Le pèlerin se leva. Pendant la nuit il avait songé aux contradictions de son oncle et de sa tante, au sujet de la cave, et l’événe-