Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la cave, les hommes virent une ombre s’agiter auprès des décombres.

— Il y a quelqu’un, dit l’un des voisins.

Eusèbe était muet : il tremblait d’une crainte vague. À mesure qu’ils approchaient la forme se dessinait mieux.

— C’est ma tante ! dit l’orphelin.

— C’est ta femme ! dirent les voisins à Asselin.

— Est-elle folle ? répondit celui-ci. Que peut-elle faire là ?…

Ils arrivèrent. La femme était affreuse à voir. La terreur était peinte sur ses traits. Elle était échevelée et regardait autour d’elle d’un œil hébété. Ils l’entendirent murmurer d’une voix sombre et enrouée : Laisse-moi !… voilà du monde !…

— Que fais-tu ici, Caroline ? lui demande son mari.

Elle ne répond point et le regarde vaguement.

— Viens-t’en, repart-il.

Il veut la tirer à lui ; mais il s’aperçoit que son bras est pris dans les décombres comme dans