Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/306

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L’une des ferrées heurte quelque chose de métallique.

— Mon fusil ! dit Asselin, c’est mon fusil !…

Et il manie l’arme, en l’examinant attentivement.

— Je comprends tout, maintenant, dit le pèlerin, je comprends tout !…

On le regarde d’un air interrogateur.

— Je vois, reprit le jeune homme, pourquoi le caveau s’est écroulé au moment où j’étais tout auprès !… Je devine pour qui cette tombe a été creusée dans le ruisseau. Et, de la main, il montre dans le lit desséché de la petite rivière la fosse ouverte.

On le regarde avec étonnement…

— Je comprends, continue-t-il, pourquoi ma tante me disait, hier, que la cave était solide encore, et que je n’avais qu’à y descendre pour m’en convaincre !… Mon Dieu ! Mon Dieu ! qu’ai-je donc fait pour que l’on me refuse ma place au soleil !…

Ce cri de désolation affecte vivement les travailleurs, dont les yeux se sont fixés sur la femme inhumaine. Elle, à demi-couchée sur le sol froid, folle de honte, de rage et de peur,